Je ne m’y voyais pas un grand avenir », sourit Philippe Martinot en évoquant ses premiers pas à la fédération départementale des Cuma. Eleveur peu intéressé par le matériel, six ans après son entrée au conseil d’administration de l’organisation, il en est pourtant élu président. Une trajectoire inattendue. Une de plus pour ce petit banlieusard dont les premiers pas sur le bitume parisien ne prédestinaient pas à l’agriculture. Entre Bondy (Seine-Saint-Denis) où l’enfant a poussé ses premiers cris et La Brosse à Coulonges-Thouarsais où l’agriculteur concrétisait en 2001 son rêve de gosse, trente-cinq ans riches de rencontres constructives se sont écoulés.
L’impulsion en 2005 est venue de la relation amicale entretenue avec un voisin agriculteur engagé dans l'agriculture de groupe. Un clin d’œil à toutes ses amitiés sur lesquelles l’homme s’est construit. Et particulièrement à celles du Calvados. C’est à Lieury, patrie de sa mère et de ceux dont la générosité, le mode de vie, la tendresse ont marqué son avenir du sceau de la passion que le petit citadin, dès trois ans, s’est promis à l’agriculture.  « Je passais mes vacances scolaires sur la ferme de cette famille de 4 enfants. Mes parents ne me voyaient plus. J’aimais m’asseoir sur les tracteurs, regarder les travaux de labour. Quand il fallait penser à rentrer c’était un déchirement, il fallait m’arracher à cet univers dont l’attachement devenait viscéral.